Alain WITHIER - Interprète de "chanson à texte "
« Alain Withier interprète fidèlement et tout en finesse les chansons d’Allain Leprest accompagné par René Brion qui contribue autant que la voix à décrire l’ambiance et les émotions des superbes textes chantés. »
Allain Leprest, disparu le 15 août 2011, était selon sa propre formule « le plus célèbre des chanteurs inconnus ».
Le talent d'un "Rimbaud à voix de clope"
Largement méconnu du public, il était pourtant admiré dans le métier de la chanson.
Ainsi, Nougaro disait de lui « C'est bien simple, je considère Allain Leprest comme un des plus foudroyants auteurs de chansons que j'ai entendus au ciel de la chanson française. ».
Jean d’Ormesson lâcha même sur France Inter :« Allain Leprest, le Rimbaud du XXe siècle ! »
Il est chanté par Greco, Higelin, Enzo Enzo, Gilbert Lafaille, Olivia Ruiz...
Jean Ferrat, Romain Didier, Richard Galliano, entre autres, lui ont composé des musiques...
Grand Prix de l'Académie Charles-Crospour l'ensemble de son œuvre, il a rempli l'Olympia.
Les thèmes souvent imbriqués au cœur de l'œuvre de Leprest : l'enfance, l'amour, la mer, la mort et les gens simples parfois marginalisés.
Il en résulte des textes d'une grande poésie, très personnels et très réalistes.
Allain LEPREST chanté par Alain WITHIER
Accompagné au piano par René BRION
(1h15 en chanson)
« Alain Withier interprète fidèlement et tout en finesse les chansons d’Allain Leprest accompagné par René Brion qui contribue autant que la voix à décrire l’ambiance et les émotions des superbes textes chantés. »
OÙ VONT LES CHEVAUX QUAND ILS DORMENT ? (Allain Leprest/Romain Didier)
OÙ VONT LES CHEVAUX QUAND ILS DORMENT ?
Allain Leprest / Romain Didier
Où vont les chevaux quand ils dorment
Et dans les nuits de Bilbao
Combien la lune au bout de sa corne
Fait-elle danser de toreros
Est-ce que le soleil est humide
Est-ce que la lumière est un son
Dis-nous maçon des pyramides
Sage-femme des Pharaons
Dis-nous l'homme bête de somme
Où vont les chevaux quand ils dorment
Où vont les chevaux quand ils dorment
Qui a dit le vent est savant
Pourquoi ma chanson je la donne
Pourquoi ta bouche tu la vends
Quelle heure as-tu à ton miroir
Quel âge t'as quand tu souris
Combien de kilos d'herbe noire
Sont arrivés à Miami
Quand le soir nous prête sa gomme
Où vont les chevaux quand ils dorment
Où vont les chevaux quand ils dorment
Un regard de quelle couleur c'est peint
Un nuage ça a quelle forme
Et ton cœur contient combien
Quel coût ça a l'odeur du fric
Quel goût ça a l'odeur de l'eau
Est-ce qu'on peut tout mettre en musique
Celui là-bas ou un salaud
Il fait moins dix degrés à Rome
Où vont les chevaux quand ils dorment
Où finit le cri des baleines
Où recommencera le nôtre
Qui tiendra nos voix en haleine
Et qui paiera comptant les fautes
Quand ils dorment où vont les chevaux
Un cheval c'est insaisissable
La terre ça vaut ce que ça vaut
Sous ses sabots y'a que du sable
Plus d'abonné au téléphone
Où vont les chevaux quand ils dorment
Plus d'abonné au téléphone
Où vont les chevaux quand ils dorment
Tout ce qu’est dégueulasse porte un joli nom (Allain Leprest/Romain Didier)
Tout ce qu’est dégueulasse porte un joli nom
Allain Leprest /Romain Didier (1993)
Amoco Cadiz, amanite, Sahel
Chrysanthème, canine, morsure, varicelle
Mygale, tarentule, épine, porte-avions
Tout c’qu’est dégueulasse porte un joli nom
Fourmilière, aiguille, acide et calice
Le Chemin des Dames, cercueil, cicatrice
Cyclone, ouragan, camisole, typhon
Tout c’qu’est dégueulasse porte un joli nom
Guillotine, cirrhose, nuit blanche, les Baumettes
Mirador, Stasi, syphon, baïonnette
Fleury-Mérogis, la rue Lauriston
Tout c’qu’est dégueulasse porte un joli nom
Amygdale, pavot, vérole, aspirine
Ecchymose, ortie, sanglot, carabine
Carmélite, javel, cobra, Charenton
Tout c'qu'est dégueulasse porte un joli nom
Camora, péplum, cyanure, mafioso
Tien-An-Men, amen, rasoir et ciseau
Ostie, Vatican, Jean-Marie, mormon
Tout c’qu’est dégueulasse porte un joli nom
Picador, arène, dollar et cédille
Ouragan, menotte, acide, Tchernobyl
Atome et neutron, neurone et citron
Et toi, c'est quoi ton p'tit nom ?
La gitane (Allain Leprest/Richard Galliano)
LA GITANE
Allain Leprest / Richard Galliano (1992)
Je la voyais danser, danser
La gitane sur le paquet
Des cigarettes de papa
Elle avait une robe en papier
Les yeux bleus comme la fumée
Et la peau couleur de tabac
Eh, señorita SEITA
Ce soir je vais craquer pour toi
L'accordéon de mes poumons
Pour cette fine silhouette
Et ses castagnettes muettes
Dans la nuit noire du goudron
Viens me donner à la tétine
Ces paroles de nicotine
Qui mettent ma gorge au supplice
Quand cent mille bouches te baisent
Du bout filtre jusqu'à la braise
Dans un champ de papier maïs
Descend jusqu'au fond du mégot
Chanter du rocko-flamenco
En grattant mes cordes vocales
Danser les pieds nus dans la cendre
Allumer ma bouche et entendre
Battre mon cœur de caporal
O belle brune qui se fume
Dans ce siècle où tout se consume
Entre nos doigts jaunes et se jette
Et toi qui portera mon deuil
Demain couché dans le cercueil
De mon étui de cigarettes
O toi qui portera mon deuil
Demain couché dans le cercueil
De mon étui de cigarettes
Pauvre Lélian (Allain Leprest/Romain Didier)
Pauvre Lélian (2008)
Allain Leprest/ Romain Didier
Il pleut, Paris fait sa Brussel
C'est la nuit, tous les chats sont troubles
Y a pas assez d'étoiles dans l' ciel
Pour ça, tu veux les boire en double
Tu titubes, vêtu faut voir comme !
Comme un as de pique, rue Descartes
Un nuage au parfum d'opium
S'effiloche dans ton écharpe
Monsieur Verlaine, un dernier blanc !
Pauvre Lelian
Plus de Verlaine, du vers cassé
À balayer côté impair
Un train à bestiaux est passé
Jeune homme déjà si grand-père
Sonné au sommet de son art
Paraît qu'on lance une battue
Au cul des derniers communards
Le train à bestiaux s'est perdu
En meuglant dans le soir sanglant
Pauvre Lelian
Verlaine aux abonnés absents
Chez lui, si l' bonheur vient frapper
Le concierge avé son accent
Dira "L' poète s'est absinthé"
Partir tousser jusqu'à la Butte
Voir un maquereau un peu bohème
Et qui sait lire et prête sa pute
Contre un lamentable poème
Garnement aux cheveux si blancs
Pauvre Lelian
Pour aujourd'hui, oh, des broutilles
Juste un baston dans les faubourgs
Un critique de pacotille
Y a des nuits où c'est pas ton jour
Demain, bah, demain y faudra
Se serrer la petite ceinture
Chez Margot, on dînera d'un rat
Tout le reste c'est garniture
Y a des jours c'en est humiliant
Pauvre Lelian
Paris, il pleut des harengs saurs
C'est toi ou le trottoir qui boite ?
Quel est cet empaffé qui tord
La rue qui paraissait si droite ?
Choisir "pas choisir" c'est un choix
C'est ainsi, se foutre à la porte
De soi-même, mourir de soi
Nom de Dieu ! Être en quelque sorte
Son premier et dernier client
Bon vent Lelian !
Quand auront fondu les banquises
Quand auront fondu les banquises
Allain Leprest/Romain Didier 2008
Dans longtemps mais on sait plus trop
Plus trop ce que veut dire longtemps
C'est sûr, les bouches du métro
Vont en boire pour leur content
L'hippodrome, l'île de la Cité
Rouen, Ivry, Le Mont-Saint-Aignan
Verront paître des cétacés
Et monter des swings d'océan
Nous, on trinquera dans l'Univers
Des étoiles givrées en guise
Du jus de glaçons, plein nos verres
Quand auront fondu les banquises
Quand auront fondu les banquises
On verra le dernier pingouin
En queue-de-pie sur les Marquises
Danser sur la tombe à Gauguin
On se rappellera d'hier
De brise-glace et d'Atalante
Quand le feu plantera sa cuillère
Au milieu des îles flottantes
Quelques rêveurs diront encore
"C'est une ruse, elle se déguise
Pour souffler, la Terre fait le mort"
Quand auront fondu les banquises
Alors, la colombe de Braque
Aura chuté de la falaise
Ce jour, entassés sur nos barques
On vivra debout sur nos chaises
L'horizon, loin de l'horizon
Les étoiles seront noyées
Patiner s'ra plus de saison
Dans cette arche humain de Noé
Un million d'étés saluera
La dernière plage conquise
Avec des flammes plein les bras
Quand auront fondu les banquises
Dans longtemps mais on sait plus trop
Plus trop ce que veut dire longtemps
Plus de verglas dans l'apéro
Plus d'apéro au Vatican
Fini, la neige et le grêlon
D'autres galaxies les emportent
Vivre nous quitte à reculons
Glissant ses icebergs sous nos portes
Dans mille ans, peut-être plus d'heures
Fini, les couteaux qu'on aiguise
Pour l'assiette du prédateur
Quand auront fondu les banquises
Ton cul est rond (Allain Leprest /Léo Nissim et Gille Papieri)
Ton cul est rond
Allain Leprest /Léo Nissim et Gille Papieri
Ton cul est rond comme une horloge
Et quand ma fatigue s'y loge
J'enfile le temps à rebours
Je mate l'heure sous ta jupe
Il est midi moins deux minutes
Et je suis encore à la bourre
Promis demain j'arriv'rai pile
Pour faufiler ma grande aiguille
Sous le cadran de ton bidule
On s'enverra jusqu'au clocher
Et mon cœur comme un balancier
Ondulera sous ta pendule
Dis-moi au chrono de tes reins
Quand passera le prochain train
Combien coûtera le trajet
J'ai tant couru contre ta montre
Voici qu'à l'heure de la rencontre
Je me sens des doigts d'horloger
Time is money et puis ta sœur
Si on t'avait demandé l'heure
On saurait qu'le temps c'est d'l'amour
Ton cul est rond comme une horloge
Et quand ma fatigue s'y loge
J'enfile le temps à rebours
Ton cul est rond comme une horloge
Et quand ma fatigue s'y loge
J'enfile le temps à rebours
Je mate l'heure sous ta jupe
Il est midi moins deux minutes
Et je suis encore à la bourre
SDF (Allain Leprest/Romain Didier)
SDF
(Allain Leprest/Romain Didier 1988)
J'aim'rais qu'çà cesse
De s'dégrader
Sans un bénef
S.D.F.
Ce qui me blesse
C'est d'être soldé
Pour pas bézef
S.D.F.
J'ai pas d'adresse
Rien à garder
J'ai pas l'téléph
S.D.F.
Rien dans la caisse
Rien à fonder
J'ai pas d'sous-chef
S.D.F.
On me rabaisse
On veut m'céder
En bas-relief
S.D.F.
La politesse
Rien à glander
J'dis ça en bref
S.D.F.
M'am' la Comtesse
Ne m'en gardez
Aucun grief
S.D.F.
J'ai trop d'paresse
Pour musarder
Dans votre fief
S.D.F.
Chacun sa messe
Et ses idées
Chacun sa nef
S.D.F.
C'est ainsi qu'naissent
Des Jésus, des
Marie-Joseph
S.D.F.
Pour qu'on s'redresse
C'est l'verbe aider
Qu'il faut qu'on s'greff
S.D.F.
Allez, j'vous laisse
J'vais jouer aux dés
Chez l'père Youssef
S.D.F.
Allez, j'vous laisse
J'vais jouer aux dés
Chez l'père Youssef
S.D.F.
Elle et lui (Allain Leprest/Gérard Pierron)
ELLE ET LUI
(Allain Leprest/Gérard Pierron)
Eux, ils font tout pour se déplaire
Ils sont carrément leur contraire
De la verticale jusqu'au lit
Elle et lui
Elle et lui, c'est chacun sa chambre
Ils sont pas trop faits pour s'entendre
C'est un peu le jour et la nuit
Elle et lui
Quand il s'ennuie, elle se désole
Il est plutôt genre parasol
Elle, elle adore les parapluies
Elle et lui
Eux, ils font rien pour se comprendre
Moins il est dur, plus elle est tendre
Il est fromage, elle aime les fruits
Elle et lui
Mais dès qu'ils sont plus côte à côte
L'un sans l'autre
Il manque un morceau à chacun
L'autre sans l'un
Ils font rien pour être d'accord
Elle est plein sud, il est plein nord
Leur boussole est pleine d'étincelles
Lui et elle
Leur cœur a jamais la même heure
Elle est tout crème, il est tout beurre
Il dit le poivre, elle dit le sel
Lui et elle
C'est une moitié d'cœur qu'on leur ôte
L'un sans l'autre
Et la demie de leurs deux mains
L'autre sans l'un
Griffes dessous, griffes dessus
Ils passent souvent dans la rue
On rigole quand on les voit
Toi et moi
Peut-être que l'amour c'est eux
Peut-être on est trop amoureux
Ça s' rait bien qu'on s'engueule des fois
Toi et moi
C'est un bout de cœur qu'on nous ôte
L'un sans l'autre
Et la demie de nos deux mains
L'autre sans l'un
Nous, dès qu'on n'est plus côte à côte
L'un sans l'autre
Il manque un morceau de chacun
C'est le tien !
Le café littéraire (Allain Leprest/Romain Didier)
Le café littéraire
Allain Leprest / Romain Didier (1988)
Mon café littéraire
C'est devant le cimetière
Et le libraire du coin
Vaut mieux aller en face
Chercher la dédicace
D'un académicien
Son premier manuscrit
Fut à la bombe écrit
Contre sa devanture.
Au café littéraire
On a déjà les verres
Apportez l'écriture
On s'est pointé à vingt
En habits d'écrivains
On s'est assis en chœur
Un roman ébauché
Visiblement caché
Sous un verre de liqueur
Depuis quand on y cause
On sait que c'est en prose
C'est quand même plus chouette
On commande son litre
Comme on choisit un titre
Dans sa bibliothèque.
Au café littéraire
On s'y prend déjà l'air
D'être au Petit Larousse
On pause en attendant
Le jour où nos vingt ans
Seront cotés en bourse.
On porte des écharpes
On écrit sur les nappes
On brise des pianos
On crie "le bar à boire"
On payera plus tard
En coupures de journaux
Au café littéraire
Y a guère que la taulière
Qu'aime pas la lecture
Mais les lignes des paumes
Elle t'en lirait vingt tomes
Au travers des ratures
Quand le bateau est ivre
Qu'on a bu tous les livres
On repart en carafe
Comme on paye cul-sec
On déduit sur le chèque
Le prix de l'autographe
"Chauffeur à l'horizon"
On s'affale du long
Sur nos chariots à voile
Le vent vient allumer
Le bout d'un cache-nez
Au briquet des étoiles
Au matin pêle-mêle
Froissés dans les poubelles
Des hommes emporteront
Des chefs-d’œuvre en friche
Sur du papier sandwich
Et des nappes en crépon
Mon café littéraire
Suivez l'itinéraire
C'est sous le dernier porche
Juste après la virgule
Ce troquet qui recule
A mesure qu'on s'approche
Où l'arbre sur le seuil
Sème comme un recueil
Ses feuilles de brouillon
Et où ses branches peignent
En ombre sur l'enseigne
Le chapeau de Villon.
Arrose les fleurs (Allain Leprest) par Alain Withier accompagné par René BRION
Il pleut sur la mer (Allaiin Leprest/Etienne Goupil) par Alain Withier accompagné par René BRION
Le café littéraire (Allain Leprest/Romain Didier) par Alain Withier accompagné par Jean-Sébastien Bressy
OÙ VONT LES CHEVAUX QUAND ILS DORMENT ? par Alain WITHIER accompagné par Jean-Sébastien BRESSY
Concert à RUSTREL - Alain WITHIER chante LEPREST - accompagné au piano par René BRION
Merci Alain pour nous faire revivre avec talent les chansons d'Allain Leprest, Allain avec ses deux LL (ailes) s'est envolé bien trop haut et bien trop loin, voyage sans retour, il nous manque beaucoup, continue à nous Leprestiser BISES JPLaurant
- 14 octobre 2020 - 10:14